Dans un contexte où la France fait face à une pénurie de profils techniques qualifiés, les professionnels roumains s’imposent comme une main-d’œuvre de plus en plus recherchée. Électriciens, soudeurs, plombiers ou encore techniciens en maintenance : les métiers techniques venus de Roumanie sont très prisés, notamment dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie et de l’énergie. Leur savoir-faire, leur sérieux et leur mobilité séduisent les employeurs français, qui peinent à trouver localement des compétences équivalentes.
Une expertise reconnue, issue d’un solide système de formation
La Roumanie dispose d’un enseignement technique et professionnel encore fortement valorisé. De nombreux jeunes intègrent des filières spécialisées dès le lycée, avec des formations orientées vers les besoins concrets du marché. Résultat : une génération de techniciens bien formés, capables d’intervenir aussi bien sur des chantiers que dans des ateliers de production ou des sites industriels.
Les savoir-faire roumains dans des métiers comme la soudure, l’électricité industrielle, la mécanique ou la plomberie sont aujourd’hui reconnus en Europe. Les professionnels roumains sont souvent décrits comme rigoureux, adaptables et rapides à intégrer les normes et les technologies utilisées en France.
Des profils recherchés dans plusieurs secteurs
- BTP : Le bâtiment et les travaux publics absorbent une grande part de ces compétences. Les maçons, électriciens du bâtiment, charpentiers et plombiers roumains sont nombreux à œuvrer sur les chantiers français, notamment en région parisienne, dans le sud de la France ou dans les grandes métropoles.
- Industrie : Les techniciens en maintenance, les tourneurs-fraiseurs ou les soudeurs spécialisés dans l’acier ou l’inox sont très sollicités dans des secteurs comme l’agroalimentaire, la mécanique de précision ou la production énergétique.
- Énergie & réseaux : Le développement des énergies renouvelables, des réseaux électriques intelligents et des infrastructures de télécommunication a aussi besoin de bras qualifiés. Les compétences techniques roumaines y trouvent une place grandissante.
Une insertion facilitée par la libre circulation européenne
Depuis l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne, la libre circulation des travailleurs permet à ces professionnels de venir exercer légalement en France. Ils peuvent être embauchés directement par des entreprises françaises ou passer par des sociétés d’intérim, voire être détachés par des entreprises roumaines partenaires.
Beaucoup maîtrisent l’anglais, certains apprennent le français sur place, et leur capacité d’adaptation contribue à une insertion professionnelle souvent rapide.
Des enjeux économiques et humains
Pour les entreprises françaises, ces recrutements sont parfois une bouée de sauvetage face à une pénurie chronique de main-d’œuvre qualifiée. Pour les travailleurs roumains, ces expériences à l’étranger représentent des opportunités économiques majeures : les salaires en France sont en moyenne trois à quatre fois supérieurs à ceux de la Roumanie pour les mêmes métiers.
Mais cette mobilité pose aussi la question de la « fuite des compétences » dans le pays d’origine, et de la nécessité de mieux encadrer les conditions de travail à l’étranger pour garantir des droits équitables et prévenir les abus.
La France et la Roumanie sont aujourd’hui liées par une complémentarité de fait dans le domaine des métiers techniques. Si les professionnels roumains comblent des manques criants dans certains secteurs, cette coopération pourrait devenir plus vertueuse encore, à condition d’être mieux structurée, reconnue et valorisée. Derrière les chiffres de la migration de travail, ce sont aussi des trajectoires humaines, des savoir-faire et des ponts culturels qui se tissent, au bénéfice de l’économie des deux pays.
