Le détachement de travailleurs demeure une solution incontournable dans le secteur de la construction en Belgique, principalement en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Selon une étude récente publiée par Embuild, la fédération de la construction, environ 38.000 ouvriers détachés étaient actifs dans ce secteur au deuxième trimestre 2024.

“Un travailleur détaché est envoyé temporairement par un employeur d’un État membre de l’Union européenne dans un autre pays européen. Il travaille selon les conditions salariales en vigueur dans le pays d’accueil, mais reste affilié au régime de sécurité sociale et soumis aux charges sociales de son pays d’origine”, précise Embuild.
Au deuxième trimestre 2024, le secteur de la construction et de l’installation en Belgique comptait environ 37.860 ouvriers détachés, un chiffre stable ces dernières années. La majorité de ces travailleurs proviennent de pays comme la Roumanie, le Portugal, l’Ukraine, les Pays-Bas et la Pologne. Leur présence est essentielle pour combler le déficit de main-d’œuvre dans ce domaine, où entre 14.000 et 20.000 postes restent vacants, selon les estimations de la fédération.
L’enquête menée par Embuild auprès de 238 entreprises révèle qu’au moins, 20% d’entre elles doivent reporter certains projets en raison du manque de personnel, tandis que 10% se voient contraintes de limiter leurs services.
Toutefois, il est crucial de prévenir les abus liés au détachement, souligne Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild. Il appelle à la mise en place d’une Banque-carrefour européenne pour la Sécurité sociale et d’une autre pour les Entreprises. Ces outils permettraient aux services d’inspection de mieux surveiller les conditions de détachement et d’assurer le paiement des cotisations sociales, plaide Embuild auprès de la Commission européenne.